* Au revoir les chiliens...😭!


Nous sommes en effet tristes de quitter le pays, sans doute pourtant le moins dépaysant depuis notre départ.

Mais des deux mois et demi passés chez eux, les chiliens nous laissent de mémorables souvenirs : attentifs, curieux, serviables, ils nous claquent facilement une bise unique sur la joue dès le premier mot échangé. Que ce soit dans les garages, sur nos lieux de bivouacs, avec nos auto-stoppeurs, ou même aux caisses des supermarchés, nous échangeons nos coordonnées avec promesse de se donner des nouvelles.

Le mode de vie ici est facile, tendance occidentale, mais sans la réserve qui caractérise les Européens : les échangent se multiplient donc, en dépit de l'accent et de la rapidité d'élocution des chiliens qui nous laissent parfois bien interrogateurs...

Qu'à cela ne tienne, le chilien recommence inlassablement, sans changer d'un iota le ton ou le débit de paroles. On finit par se sourire... tout le monde est content!


Ici, nous savourons également les règles de circulation, parfois respectées à l'extrême (le piéton ici est une priorité pour tous!!!!), un asphalte parfait ou de belles pistes roulantes. ..presque partout!

Le pays s'est vite adapté à la venue des touristes même dans les régions les plus reculées : il faut donc payer pour apercevoir la moindre laguna ou cascade, se promener dans un désert ou au pied d'un volcan.

En dépit de cet aspect pécunier un peu compliqué à gérer pour les voyageurs que nous sommes (il a fallu faire des choix!), nous sommes enthousiasmés par la grande diversité de paysages:

- l'immense désert d'Atacama au nord, le plus aride au monde,

- la zone glacière au sud, dont nous ne verrons qu'une infime partie. En l'absence de route, seuls quelques privilégiés découvrent cette région en bateau,

- les terres agricoles du centre, les vignobles et le chapelet d'une cinquantaine de volcans en activité (record équatorien battu!) entourés de lacs et de rivières.

- la terre de feu chilienne, notre petit coup de coeur pour cette région la moins peuplées du Chili. Nous nous retrouvons seuls au monde et ne croiseront que des guanacos et chevaux sauvages en 24h sur des pistes intérieures hors des sentiers battus,

- la Carretera Austral qui nous laisse un sentiment mitigé. Si cette route mythique est un exploit pour les cyclistes, nous nous sentons assaillis au milieu de centaines de touristes, voyageurs, auto-stoppeurs... malgré tout, les lacs et rivières turquoises sur fond de sommets enneigés nous rappellent pourquoi nous sommes là! Et nous émerveillent les jours de beau temps!


Après les 4 premiers pays traversés encore "indigènes" et en relative bonne croissance économique, le Chili s'est présenté à nous en pays fier de son identité (combien de drapeaux chiliens flottants dans les jardins), structuré et organisé, ultra sécurisé, avec nombre d'infrastructures à faire rougir les français que nous sommes. Derrière cette façade plutôt idyllique, les différences sont encore très marquées entre une population qui réussit, qui investit et une frange de la population encore très nombreuse qui travaille et vit au SMIC local de 400 Euros mensuel pour 45 heures par semaine... et quand nous avons constaté le coût de la vie et le prix de l'immobilier... cela fait déjà moins rêver... Pour autant le travail et les garanties sanitaires et sécuritaires en font un pays attractif faisant face à un grand afflux de migrants de la grande zone Sud Americaine, nos échanges avec des haïtiens fraichement arrivés au Chili allaient dans ce sens.


L'histoire récente du pays marquée par la dictature Pinochet (1973-1990) nous a interpellé également. Les chiliens n'en parlent pas ou peu, souvent parce que leur voisin ou eux mêmes ont été acteurs du régime à l'époque. Malgré les atrocités du régime et l'élimination de milliers d'opposants, une partie de la population d'aujourd'hui reste reconnaissante pour ce "miracle" économique (libéralisation de l'économie et ouverture à la concurrence étrangère) que n'a toujours pas réussi à atteindre ses voisins!


Aujourd'hui le consumérisme a pris le dessus... les cultures et coutumes locales sont moins présentes, les crédits à la consommation, écrans plats, 4x4, chips et sodas sont là et bien là!!....